Les conciles de Tolède sont une série de dix-huit assemblées politico-religieuses tenues à Tolède entre les années 400 et 702, toutes, excepté la première, datant de l'époque de la domination des Wisigoths.
Ces assemblées de la monarchie wisigothique sont convoquées par le roi et présidées d'abord par l'archevêque le plus ancien, puis, plus tard, par l'archevêque de Tolède.
La représentation est réduite aux hautes hiérarchies ecclésiastiques et à la noblesse.
Pendant ces conseils, des décisions ont parfois été prises en ce qui concerne les limites du pouvoir royal ; mais beaucoup ont été utilisés pour légaliser des coups de force et des usurpations.
Les conciles
Caractère et mode du développement des conciles
On a beaucoup discuté sur le caractère et les modalités de ces assemblées qu'étaient les conciles généraux. Il n'existe un parallèle dans aucun pays et par conséquent la question est ouverte à de multiples interprétations. En général, par quelques indications, nous savons que les conciles constituaient une forme d'appui au roi ou à sa politique, mais on ne sait pas s'il s'agissait d'un appui simplement moral, d'un appui secondaire (la base du pouvoir royal étant dans l'appui des nobles et de l'armée) ou d'un appui décisif sans lequel le roi ne pouvait obtenir l'appui des nobles ou de la population, qui était très influencée par les autorités religieuses.
Les décisions du concile traitaient des demandes du roi (indépendamment des sujets de stricte discipline ecclésiastique) et étaient adoptées à la majorité (à partir du VIIIe concile, l'assistance de nobles palatins avait rapproché les Goths de la majorité, ou la leur avait peut-être même donnée). Les évêques qui défendaient les positions mises en échec étaient obligés d'assumer les décisions conciliaires sous peine d'excommunication.
Dans tous les cas, les décisions adoptées allaient dans la direction suggérée par le roi et ont rarement nui aux désirs de celui-ci (si tel était le cas, le roi pouvait ne pas confirmer les résultats du conseil). Le roi n'a été jamais critiqué par les évêques dans un conseil, bien qu'on ait critiqué parfois le roi précédent.
L'assistance au concile était obligatoire, sauf en cas de maladie ou sur ordre du roi ; l'absence était sanctionnée d'une année d'excommunication.
Les synodes provinciaux traitaient théoriquement de sujets ecclésiastiques et les décisions qui y étaient prises étaient étendues à d'autres provinces. Ils avaient lieu dans une église métropolitaine qui restait fermée aux fidèles, les participants devant entrer par une seule porte surveillée par les ostiarios (ostiarii = portiers).
Les évêques s'asseyaient en cercle par ordre d'ancienneté, et lorsqu'ils étaient placés, quelques prêtres pouvaient entrer et s'asseoir derrière eux pour assister à l'assemblée ; accédaient ensuite les diacres qui en avaient le droit, mais ils restaient debout ; entraient finalement les hôtes laïques, avec leurs secrétaires (notarii) qui rédigeraient les actes. Aucun membre du clergé inférieur ne pouvait assistait aux synodes.
Quand tout ce monde était installé dans ces lieux, on fermait la porte surveillée par les ostiarios. Une session protocolaire avec prières et préambules s'initiait alors. Ensuite, le métropolite sollicitait la présentation des sujets par ordre.
Une fois tous les sujets traités, on appelait les ecclésiastiques ou laïques qui étaient restés dehors pour savoir s'ils avaient quelque chose à dire car ils pouvaient présenter des plaintes contre des évêques, juges, nobles ou toute autre personne. L'archidiacre rassemblait alors les plaintes exprimées pour les présenter à la réunion et si le demandeur était d'accord, il était appelé pour parler. Si la demande ou la plainte était acceptée, elle était communiquée à un fonctionnaire royal (executor) pour faire comparaître la personne exigée devant le synode.
Lorsque tous les sujets étaient traités et clos, le concile se terminait avec des prières pour Dieu et le roi, et par la signature des actes, dont le premier signataire était le métropolite.
Le musée des conciles et de la culture wisigothe à Tolède
Ce musée a été ouvert en 1969 dans l'église San Román à Tolède. Il contient des codex en lettres wisigothiques et des exemples de découvertes archéologiques, orfèvrerie et bijouterie, en provenance tant de la ville de Tolède que de la province.
Notes et références
Voir aussi
Liens externes
- (es) Juan Tejada y Ramiro, Colección de Cánones y todos los Concilios de la Iglesia de España y de América (en latín y castellano) con notas e ilustraciones, Pedro Montero, (lire en ligne)
- (fr) Karl Joseph von Hefele (trad. de l'allemand par Dom H. Leclercq, bénédictin de l'abbaye de Farnborough), Histoire des Conciles, d'après les documents originaux (nouvelle traduction française faite sur la deuxième édition allemande corrigée et augmentée de notes critiques et bibliographique) [« Conciliengeschichte »], Paris, Librairie Letouzey et Ané (lire en ligne)
- vol. 5 : Histoire des Conciles (Livre 14e : discussion sur les trois chapitres et Ve concile œcuménique - Livre 15e : depuis le Ve concile œcuménique jusqu'aux premières discussions sur le monothélisme - Livre 16e : le monothélisme et le VIe concile œcuménique : Livre 17e : depuis le VIe concile œcuménique jusqu'au début de l'iconoclasme), t. III, partie 1, , 600 p. (lire en ligne), p. 586-587.
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